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Voilà une très belle galette d'un fabuleux groupe niçois O.C.Blues, qui va très vite remettre les pendules à l'heure et décomplexer les musiciens hexagonaux de leur sempiternels stéréotypes liés au manque de racines voire de culture musicale en matière de blues, soul music et rhythm and blues. O.C.Blues c'est du costaud, du gros calibre, avec un savoir-faire digne de leurs pairs d'outre Atlantique (Ray Charles, Sam Cooke, Otis Redding, James Brown, Sam & Dave ou Wilson Pickett).

Quel groove et quel talent ! Ils font revivre avec une aisance inouïe les grandes heures des labels légendaires tels que Motown à Detroit, Atlantic à New-York ou encore Stax ou Hi à Memphis. Sur les 12 titres proposés, 11 sont des compositions originales avec des textes signés du romancier de renom, grand spécialiste des polars palpitants Philip Le Roy. Leur style fait le grand écart entre morceaux de rhythm and blues festifs 'Blues Night' à faire swinguer le plus austère des énarques sur le point d'intégrer un poste dans une administration béotienne avec des blues lents et poignants 'My Woman In Blues' à faire fondre le plus irrécupérable des psychopathes assoiffé d'hémoglobines une nuit d'Halloween.

A noter une version très réussie de 'A Change Is Gonna Come' de Sam Cooke. Un morceau de bravoure pour les niçois car reprendre un titre aussi intense est à la base plutôt casse-gueule. Le line-up du groupe est exceptionnel avec José Cosoleto chanteur hors du commun biberonné à la meilleure soul music, à la voix chaude et sensuelle faisant parfois penser à Bobby « Blue » Bland et guitariste subtil, quant à la rythmique, elle est assurée avec une précision chirurgicale par Tony et Dominique Cosoleto (drums et bass).

Mais le redoutable gang de la baie des anges passe volontiers de quartet en sextet avec une fantastique section de cuivres The O.C.Horns qui apporte chaleur et épices, et booste le groupe vers des sommets rarement atteints dans notre beau pays en matière de musiques afro-américaines. Pour une première, ce disque est époustouflant, décoiffant, et même épuisant pour nos organismes (pas encore génétiquement modifiés), qui implorent un break salvateur en raison d'une trop forte dose de feeling distillée par O.C.Blues. Nice a toujours été une terre de musiques vivantes, avec dès les sixties le rock and twist de Dick Rivers et les Chats Sauvages, puis par la suite avec les Bandits avec Christine Lidon, Cap'tain Rock, les Playboys, et même avec le père du french blues Benoît Blue Boy accompagné des Nighthawks avec le regretté guitariste Willie Eckert, qui pour un temps avait quitté l'asphalte de la Capitale pour s'inspirer du soleil de la Côte d'Azur.

Souhaitons à O.C.Blues les mêmes parcours prestigieux. Cet opus de brûlots soul et rhythm and blues devrait montrer la voie qui conduit vers les sphères de la reconnaissance et de l'unanimité. BRAVO et MERCI d'exister !

Extrait de l'article écrit par Serge SCIBOZ - 04 mars 2007

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